Envie d’évasion, de dépaysement total, d’un voyage au bout du monde ? Pourquoi ne pas faire une escale sur les îles Saint-Paul et Amsterdam, Terres australes et antarctiques françaises ?
Attention ce sont des îles (presque) désertes habitées par les oiseaux et autres animaux endémiques ! Ces îles ne sont donc pas lieux de vacances touristiques mais leur univers et leur histoire valent le coup d’être découverts. Les deux îles sont protégées au sein de la Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises. Seule une base scientifique est sur place pour étudier cet environnement. C’est la garantie de préserver un monde sauvage des ravages du tourisme.
L’île d’Amsterdam
C’est à la limite de l’Océan Indien et Austral que se situe l’île Amsterdam, dans le sud de l’océan Indien à l’extrémité sud-ouest de la plaque australienne. Une petite île de 54 km² qui n’est autre qu’un volcan inactif. En effet, même si de très légères secousses sont parfois enregistrées, aucune activité volcanique n’est constatée sur l’île. Bénéficiant d’un climat océanique tempéré, l’île Amsterdam ne connaît pas de grands froids. Cependant, la présence du vent y est quasi permanente.
Vous ne trouverez pas d’habitants sur cette île du bout du monde, seuls les animaux marins, principalement des oiseaux, y ont élu domicile. On y trouve, en particulier, une espèce d’albatros, ces oiseaux majestueux que vous pourrez apercevoir. On peut dire que l’albatros est un habitant au long terme quand on sait qu’il peut vivre jusqu’à 80 ans ! D’autres oiseaux comme le pétrel géant, le skua subantarctique ou encore la sterne subantarctique s’y côtoient. Les otaries et les éléphants de mer sont également présents sur l’île. Au large, ce sont les orques qui occupent le territoire.
Un peu plus surprenant toutefois, de 1871 à 2010, c’est un troupeau de vaches sauvages qui étaient les principaux occupants d’Amsterdam ! Arrivés là grâce à l’intervention humaine, vous vous en doutez, les bovins qui étaient à la base une expérience tentée par les habitants y ont été abandonnés. Le troupeau n’a alors cessé de se reproduire jusqu’à atteindre une population d’environ 2000 bêtes. En 2007, afin de préserver la flore locale, il a été décidé (malheureusement) d’abattre le troupeau, mais la cohabitation flore/vache n’était pas compatible !
L’île Saint-Paul
Située à environ 90 km de l’île Amsterdam, il s’agit également d’une île volcanique non active. C’est un minuscule petit bout de terre de 8 m² de superficie. Cette île doit sa particularité à un cratère central que la mer s’est empressée d’envahir.
Jusqu’à la fin des années 90, la population de l’île Saint-Paul était principalement constituée… de rats ! Les autres espèces disparaissaient malheureusement par la faute des rongeurs. C’est pourquoi, l’île a été totalement dératisée. Depuis, la faune locale, en particulier les oiseaux, reprennent possession du territoire. A l’exception de l’albatros, on y retrouve à peu près les mêmes espèces de volatiles et de mammifères marins que sur l’île Amsterdam.
Amsterdam et Saint-Paul, des îles désertes ?
Pour Saint-Paul, c’est effectivement le cas, l’île est déserte. Pour Amsterdam, ce n’est pas totalement le cas. Il s’y trouve en effet une base scientifique : la base Martin Viviès. Cette base appartient à la collectivité des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). Entre 25 et 50 scientifiques y travaillent régulièrement. Des projets y sont menés dans plusieurs domaines. Tout d’abord une observation sismologique ou encore la mesure du niveau de la mer.
Des études sont aussi en cours sur les espèces animales présentes sur l’île afin de mieux comprendre leurs modes de vie et leurs comportements. Avec d’autres espèces, en particulier les oiseaux, c’est tout l’écosystème et la biodiversité qui sont étudiés de près. Ces animaux sont suivis par les chercheurs sur plusieurs années, ce qui leur donne des informations précieuses sur l’évolution climatique entre autres. Des chimistes sont aussi présents sur le site afin de réaliser des expériences dans le but d’obtenir des informations sur les soucis de réchauffement climatique.
Un peu d’Histoire…
Perdues au milieu de l’Océan, les îles Amsterdam et Saint-Paul ont pourtant été découvertes il y a bien longtemps. C’est en 1522, que les compagnons du navigateur Magellan découvrent l’endroit sans s’y arrêter. Il faudra attendre le Hollandais De Vlaming en 1696 pour qu’un pied se pose enfin sur l’île Amsterdam. En 1843, un petit groupe de Réunionnais s’installe sur l’île mais quelques mois plus tard, jugeant que les conditions de vie n’y sont pas favorables ils sont rapatriés. Depuis, les îles Amsterdam et saint-Paul ne recevront plus la visite que de scientifiques.
Comment se rendre sur les îles ?
Vous l’aurez compris, ce ne sont pas des îles touristiques sur lesquelles vous pourrez séjourner. Cependant, le siège des TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises), situé à Saint-Pierre de la Réunion, organise des croisières pour les approcher. C’est donc uniquement par la mer que vous pourrez vous y rendre. Une croisière avec tout le confort et la détente à bord, doublée d’une visite culturelle autour de ces îles !
Le hall d’accueil propose des expositions temporaires avec possibilité de visites guidées sur réservation.